Intervention de Michèle Pilot sur le point d’étape de la mise en oeuvre de la délibération du 11 janvier 2016 « Construire une république plus unie et plus exigeante »

Session du 27 mars 2017

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Michèle Pilot, présidente de groupe | Vice-présidente déléguée aux ressources humaines | Conseillère départementale du canton de Toul

Mise en oeuvre de la délibération du 11 janvier 2016 « Construire une république plus unie et plus exigeante »

Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le Président, Mes chers collègues,

Mesdames et messieurs les membres de l’assemblée des collégiens,

Le bilan de la mise en œuvre du rapport du 11 janvier 2016 n’est pas un simple point d’étape, il est aussi le cap que l’on se donne sur l’action à poursuivre. Il nous permet de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir.

Vouloir construire une république plus unie et plus solidaire ne se décrète pas, cela se bâtit avec l’ensemble de nos partenaires et de nos concitoyens.

L’actualité de la semaine dernière avec l’attentat perpétré à Londres a résonné de façon particulière en France et Belgique. Il nous rappelle que nous ne devons pas renoncer mais au contraire amplifier ce que nous faisons.

Cette volonté qui est la nôtre, de redonner du sens au vivre ensemble, nous la devons à notre jeunesse. J’ai été particulièrement heureuse de vous entendre, jeunes gens, nous apporter votre vision.

C’est un moment important car votre regard, vos analyses, c’est la vision de la société d’aujourd’hui et plus encore celle de demain.

Si j’insiste sur ce moment d’échange, c’est aussi parce que dans les actions qui sont mises en place, une me parait primordiale, celle du développement du dialogue autour de la vision du vivre ensemble.

La radicalisation de certains jeunes aujourd’hui en rupture ne veut pas forcément dire contester la République, mais plutôt « combler un manque de République ». Nous avons des jeunes en panne d’idéal. Les difficultés économiques et sociales fragilisent la fraternité, encouragent le repli sur soi.

C’est pour cela qu’il faut redonner du sens au vivre ensemble, aux valeurs de la république. Il ne s’agit pas simplement de transmettre des valeurs, il faut être en capacité de les faire vivre.

Ecouter la société, permettre à l’ensemble des partenaires d’œuvrer avec nous sur le terrain de l’action, cela passe comme le rappelle le rapport par nos espaces de dialogue : les conférences territoriales de développement social, les assises départementales mais aussi par la rédaction d’une charte commune des valeurs de la République.

Nous avons besoin de travailler sur une action locale partenariale. Il y a un enjeu réel à travailler à la structuration des réseaux de prise en charge. Le partenariat renforcé entre nos services, l’Etat et la justice est une des clés de la réussite des dispositifs.

Pour pouvoir être efficaces, il nous faut aussi former nos professionnels de la protection de l’enfance, de la prévention spécialisée, nos assistants sociaux, nos personnels en général. Informer et former les professionnels de terrain, c’est un impératif. Il faut aussi créer les espaces d’échanges pluridisciplinaires pour favoriser le maillage des acteurs de terrain.

Il nous faut favoriser la citoyenneté, c’est que nous faisons avec EFA, avec toutes les actions mises en place pour favoriser l’engagement citoyen, sans oublier le contrat sportif solidaire (C2S).

Mais surtout il y a nécessité à mettre en place un contre-discours face au discours de haine. La communication est le vecteur central de l’action que nous menons. Il est l’outil utilisé par ceux qui manipulent nos jeunes.

C’est pourquoi, il faut dans un premier temps favoriser l’éducation des enfants à l’utilisation des outils numériques mais aussi sensibiliser les parents aux risques.

Dans un deuxième temps, il faut travailler sur le discours, les contre-argumentaires aux discours extrémistes. Pour cela, il faut se poser la question : c’est quoi le vivre ensemble pour nos jeunes ? Pas ce que nous souhaitons que cela soit mais ce qu’ils en attendent.

Pour moi, c’est un échec de la République de voir des jeunes penser que leur avenir, c’est le djihad.

En tant qu’élus nous avons notre part de responsabilité chaque fois que nous martelons nos messages anxiogènes sur l’avenir la France. Chaque fois que certains qui ont fait de la sinistrose leur fonds de commerce, se plaisent à décrire une France à genou.

Il ne s’agit pas de nier les difficultés qui existent mais ce que chacun attend c’est comment nous les combattons. Nos jeunes ont besoin d’élus qui croient en l’avenir de la France,  à un avenir qui se construit ensemble, fait de projets concrets dans le sens du progrès pour tous.

Je crois en la jeunesse, en sa capacité à agir. Il nous faut apprendre à nos enfants à être des citoyens éclairés et engagés. Il nous faut réapprendre à partager une histoire commune et des valeurs qui nous rassemblent.

Quel bel exemple que nos jeunes de l’assemblée des collégiens aujourd’hui .Je voudrais que vous reteniez cette phrase du poète japonais SATORO : « individuellement nous sommes une goutte d’eau, ensemble nous sommes un océan ». Nous avons besoin d’une mobilisation collective.

Je vous remercie.