Question de Frédéric MAGUIN sur la monnaie locale du bassin de vie nancéien

Session du 30 mars 2017

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Monsieur le Président, Mes chers collègues,

La Meurthe-et-Moselle, et plus particulièrement le bassin de vie nancéien, verra bientôt circuler sa « Monnaie locale complémentaire », dénommée « Le Florain ».

Ce projet local d’initiative citoyenne est porté par un collectif de citoyens engagés et déterminés à être acteurs de leur consommation et de leurs échanges économiques.

A l’image des Associations Pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) ou d’autres réseaux d’échanges et de savoir, les défenseurs d’une monnaie locale placent les valeurs d’éthique, d’entraide, de coopération et de solidarité au coeur de leur démarche.

Par ailleurs, en créant et en développant un réseau de professionnels (commerçants, producteurs, ou encore associations ou entreprises de services…) « labellisés » sur une zone délimitée, la mise en circulation d’une monnaie locale complémentaire citoyenne favorise la consommation locale et responsable, l’échange de produits et de services à forte valeur écologique et sociale, ainsi que les circuits courts. Elle relocalise les échanges.

Autorisées par la loi sur l’économie sociale et solidaire du 31 juillet 2014, il existe à l’heure actuelle en France une trentaine de monnaies locales citoyennes en circulation (complémentaires de l’euro).

Compte tenu des enjeux qu’un tel projet représente pour le développement durable de nos territoires, je souhaiterais savoir, avant que cette monnaie locale ne soit effective, si le département de Meurthe-et-Moselle pouvait accompagner cette initiative sociale et solidaire qu’est le Florain ?

Je vous remercie.

Réponse de Véronique Billot, déléguée du territoire du Grand-Nancy

Oui cher collègue, le département peut accompagner la création du Florain, future et première monnaie locale complémentaire sur le bassin nancéien, et il le fera.

La direction du développement du conseil départemental a très récemment rencontré les représentants de l’association constituée en octobre dernier pour porter ce projet. Ils sont venus exposer les besoins qu’ils avaient à la fois dans la phase de lancement de la monnaie qui aura lieu en septembre ou octobre 2017 puis pour son développement.

Le conseil départemental soutiendra ce projet car il répond aux critères que nous avons posés en matière d’économie solidaire. Vous l’avez dit c’est une initiative pour sensibiliser à l’achat responsable et qui veut inciter à la préservation de l’environnement et à la protection de la santé. Bien évidemment, et c’est en priorité dans les principes et les mécanismes des monnaies locales complémentaires, c’est un projet pour éviter la spéculation. Je me permets de souligner que c’est aussi une initiative qui veut soutenir l’économie et l’emploi local, 80 commerçants sont d’ores et déjà partenaires du projet. De plus c’est un projet solidaire puisqu’un des objectifs parmi les 36 points de fonctionnement énoncés dans la charte des valeurs de cette monnaie, c’est de reverser à des associations locales un pourcentage des euros changées en florains.

Je souhaiterais qu’un volet « Education Â» et particulièrement « Education populaire Â» s’ouvre également avec cette monnaie car la relocalisation de la monnaie incite à se poser des questions sur le rôle de la monnaie et son lien notamment avec la richesse, questions qu’on ne s’autorise plus parce qu’on les trouve compliquées lorsqu’i s’agit de la monnaie unique.

En s’éduquant on évitera ainsi de tomber dans le piège de la fétichisation de la monnaie qui guette les monnaies locales complémentaires et solidaires autant que les monnaie officielles quand on oublie que la monnaie est un simple moyen et pas une fin en soi.