3 Questions à Valérie BEAUSERT-LEICK sur le pôle métropolitain

Alors que le Syndicat mixte du SCoT Sud 54 devrait évoluer en Pôle métropolitain, faisons le point sur le sujet avec Valérie Beausert-Leick, vice-présidente déléguée à la solidarité avec les territoires et aux stratégies d’aménagement.

 

Valérie Beausert-Leick, le Sud meurthe-et-mosellan devrait voir la création d’un pôle métropolitain Sud 54 couvrant le territoire départemental de Foug  à Baccarat, de Colombey-les-Belles à Chambley-Bussières, en passant par Pont-à-Mousson, Toul, Nancy et Lunéville (périmètre de l’actuel schéma de cohérence territoriale de Meurthe-et-Moselle sud – Scot Sud 54). Concrètement, que devrait permettre ce changement de statut de syndicat mixte de SCOT en Pôle métropolitain ? Quels impacts pour le territoire et ses habitants ?

Avant de répondre, un petit détour sur son élaboration.

  • C’est à l’origine un projet porté par les acteurs locaux socialistes, parmi lesquels Michel Dinet, alors président du conseil général de Meurthe-et-Moselle.
  • Le SCOT est un schéma d’organisation territoriale, c’est un document d’urbanisme élaboré à partir de 2007 pour être approuvé en 2014. C’est alors, et toujours, le plus gros SCOT de France.
  • Très rapidement, cette organisation, cette démarche de coopération, d’échanges et de débats sur les orientations stratégiques de l’espace sud meurthe-et-mosellan a pris de l’ampleur et les élus ont adopté le Pacte de la multipole: ce pacte préfigure une coopération, une mise en synergie des outils et des politiques plus large. Il pose ainsi les premières pierres du futur Pôle métropolitain.
  • Car il s’agit d’aller au-delà d’un simple document d’urbanisme pour aller vers une plus forte mutualisation des moyens et une plus forte coopération entre les territoires dans leurs différentes dimensions.
  • Ce n’est pas surprenant que le programme préfigurateur du pôle métropolitain fixe des priorités au niveau de la mobilité, de l’usage du numérique, de la stratégie d’accueil des entreprises, de la valorisation touristique, du développement économique et des politiques agricoles et environnementales …
  • A terme, il s’agit de proposer une meilleure cohérence des politiques publiques et de l’accompagnement des projets des acteurs locaux : prenons la problématique des mobilités. C’est peut-être dans ce domaine que les habitants pourront y vérifier la plus-value du pôle métropolitain par une meilleure fluidité au niveau du transport collectif et moins de ruptures de charge.

 

Le Département joue un rôle préfigurateur dans la mise en œuvre de ce pôle métropolitain, en tant que vice-présidente déléguée à la solidarité avec les territoires et aux stratégies d’aménagement, quelles sont vos points de vigilance sur ce dossier ?

Le département de Meurthe-et-Moselle a effectivement un rôle actif sur ce dossier car, ne l’oublions pas, il est le garant des solidarités humaines et territoriales.

A ce titre, nous sommes vigilants sur le développement équilibré des territoires : le principe de réciprocité entre les territoires urbains, péri-urbains et ruraux est important et il nous faudra, à terme, imaginer collectivement de nouvelles relations entre les territoires avec une attention particulière sur les territoires « aux marges ». Mais cela ne signifie pas non plus que les territoires ruraux doivent être en situation d’attente : ils ont une carte à jouer dans le développement de nouvelles relations car ils participent, eux aussi, en fonction de leurs atouts (sur l’environnement, les circuits courts d’approvisionnement, la qualité de vie …) au développement global du sud 54.

Par ailleurs, et cela est aussi un point important : le futur pôle métropolitain n’est pas là pour faire à la place de, mais il existe pour faire « mieux ensemble » cela signifie que la mobilisation doit être collective et constante.

 

De nombreux changements sont intervenus ces dernières années dans les périmètres de nos collectivités (fusion des régions, agrandissements des intercommunalités, création de la métropole du Grand Nancy) et sur la répartition des compétences. Comment l’exécutif départemental a-t-il intégré ces changements dans ses politiques publiques ?

Nous sommes, il me semble, à une période charnière pour les organisations territoriales mais aussi pour l’architecture des pouvoirs « central – territorial ». Il nous faut non seulement travailler ensemble autrement, mais aussi faire politique autrement.

Le département à ce niveau a une démarche ouverte et volontariste :

  • Nous avons accompagné et porter la création de la métropole et le transfert de compétences n’a pas posé de problème car nous avons travaillé en bonne intelligence ensemble. Cependant, et je le répète, nous restons vigilants à ce que soit effective la logique de réciprocité dans la répartition des richesses et dans la dynamique que le fait métropolitain va créer.
  • Nous avons élaboré des Contrats territoires solidaires qui mettent en avant une autre façon de faire projet ensemble avec des modalités d’accompagnement des initiatives locales redéfinies : là encore, nous sommes dans une logique d’attention par rapport aux plus fragiles des territoires et dans une logique de coopération, mutualisation et de mise en synergie des politiques publiques et des modalités de subventionnement. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de travailler aussi en étroite collaboration avec les services de l’Etat.
  • Nous sommes en train de finaliser le Schéma Départemental d’Amélioration de l’Accessibilité des Services au Public sur la base d’un gros travail de concertation et d’échanges en proximité avec les besoins et attentes de nos concitoyens. Ce schéma a pour objectif, là encore, de cibler nos politiques publiques et notre accompagnement des initiatives locales là où il y a des difficultés en termes d’offre de services de proximité.