Mathieu Klein, Président du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. André Viola, Président du Conseil départemental de l’Aude (au centre). Christophe Sirugue, député de Saône-et-Loire et auteur du rapport « Repenser les minima sociaux – Vers une couverture socle commune »
Les Présidents et conseillers de Gauche des départements de France se sont réunis les 28 et 29 avril derniers lors d’un séminaire de travail pour « réinventer les solidarités ».
Collectivités territoriales « au cœur du réacteur » des politiques publiques de solidarité, comme l’a souligné Mathieu Klein, Président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, les départements ont pleinement conscience des difficultés et des réalités de la mise en œuvre des dispositifs d’accompagnement, tels que le Revenu de solidarité active, l’Allocation pour l’autonomie ou encore la Prestation de compensation du handicap. Ils sont donc légitimes pour réfléchir et orienter le débat vers une meilleure adaptabilité de ces outils de solidarité.
Face à la campagne de stigmatisation des allocataires du RSA, menée actuellement par certains élus de Droite, les élus de Gauche refusent que le débat relatif à la protection sociale soit monopolisé par des postures politiciennes et des arguments comptables. Néanmoins nécessaire, le sujet doit être traité avec responsabilité et ambition.
Car la protection sociale ne doit pas être vue sous le simple prisme de son coût, qui est à relativiser (10% de la population pour seulement 1% de notre PIB), c’est avant tout un investissement pour les générations actuelles et futures. Nous ne pouvons pas abandonner le sujet de la solidarité, socle de notre République, à la démagogie et à ceux qui aspirent à moduler les prestations de solidarité sur des critères subjectifs et dépourvus de tout humanisme : rendre obligatoire le bénévolat en contrepartie du versement des allocations, vérifier les comptes bancaires des allocataires, distribuer les allocations de manière inégale en fonction des territoires … Il y a nécessité à combattre la logique d’une paupérisation organisée de notre société, de refouler l’installation d’une société individualiste.
Afin de battre en friche ces idées qui mettent à mal l’esprit républicain de la solidarité, il est urgent de disposer d’une vision pour sauvegarder la protection sociale, en grand péril.
Dans un contexte économique et social, qui reste difficile, et dans une société en mutations profondes, nous devons en tant qu’élus réinventer les politiques de solidarité pour apporter une réponse structurée aux grands défis du XXIème siècle qui font vaciller notre modèle social.
Nous souhaitons une société moderne qui donne sa chance à tout le monde, qui ne laisse personne au bord du chemin. Une société qui fait de la solidarité un investissement pour l’avenir.
Pour atteindre cet objectif progressiste, celui d’une société plus juste et plus équitable, plus solidaire, les élus de Gauche des départements de France appellent à l’harmonisation et à la simplification des mesures de solidarité pour une meilleure efficacité en proposant la création d’une allocation unique et universelle, qui serait le résultat d’une fusion des dix minima sociaux existants.
