Session du 26 novembre 2018 | Questions d’actualité
Fermeture du bureau de poste St-Nicolas à Nancy
Frédéric MAGUIN, conseiller départemental du canton de Nancy-3
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le Président, Mes chers collègues,
En matière de raréfaction des services au public, on peut dire que Nancy n’est pas épargnée et paie aussi son tribut.
J’en veux pour preuve la situation du secteur St-Pierre/Saurupt où les habitants et riverains constatent depuis plusieurs années la fermeture progressive de services publics et privés : fermeture d’écoles, fermeture de commerces de proximité, … et dernière en date, la fermeture annoncée pour le 7 janvier 2019 du bureau de poste situé quai de la Bataille.
Je souhaite donc vous alerter Monsieur le Président et mes chers collègues sur cette décision qui concerne plusieurs milliers d’habitants des quartiers voisins de Saurupt, Mon Désert, Saint-Pierre et Bonsecours.
Le maintien de services de proximité est essentiel pour la vie d’un quartier ou d’un village. Il garantit son attractivité, mais également la mixité de sa population. Ce que je dis ici pour Nancy est également vrai pour les territoires ruraux, et j’exprime aussi ma solidarité envers eux.
Je suis conscient, bien évidemment, que l’évolution de la société conduit le groupe La Poste à se repositionner, à muter, mais cela doit-il se faire au détriment du service public postal ?
Un article de la presse locale vante les partenariats menés en contrepartie par La Poste avec leurs futurs « relais urbains » que sont deux commerces tabac-presse et une supérette, mais cette privatisation déguisée questionne !
Si cette poste fréquentée ferme, d’autres fermeront à leur tour dans la métropole, au détriment de l’intérêt bien compris de nos concitoyens. Je pense à la Poste de Beauregard, et même à la Poste de Laxou-village.
Au regard de cette situation, mes chers collègues, agissons collectivement pour défendre collectivement les services publics postaux ?
Je vous remercie.
Réponse de Valérie BEAUSERT-LEICK, vice-président à la solidarité des territoires et aux stratégies d’aménagement
Monsieur le conseiller départemental, Cher collègue,
Vous m’interrogez sur la fermeture prochaine du bureau de poste Saint-Nicolas à Nancy. De nombreux autres territoires du département sont concernés par des projets d’évolution de la présence postale dans leurs communes. Je pense notamment à nos collègues d’Azerailles, de Foug ou encore de Thil et de Villerupt.
Antony Caps et Christian Ariès qui représentent la collectivité au sein de la Commission départementale de la présence postale territoriale,
aux côtés de nos collègues Rose-Marie Falque et Jean Loctin, confirment que l’adaptation du maillage territorial de la Poste est encadrée par le contrat tri-annuel de présence postale territoriale. Le dernier contrat a été signé le 11 janvier 2017 entre l’Etat, La Poste et l’AMF. Il organise, d’une part, le financement de la présence postale à travers le fonds postal national de péréquation territoriale et précise d’autre part, les modalités de la présence postale sur l’ensemble du territoire.
Le contrat met en avant le principe d’un dialogue entre les maires et les représentants de La Poste pour chacune des évolutions proposées par la Poste. Ainsi son article 6 prévoit que « l’accord ou l’avis préalable du maire avant toute transformation d’un bureau de poste en agence postale ou en un relais poste chez un commerçant » est sollicité.
Le contrat distingue deux cas pour lesquels l’AMF recommande de consulter les conseils municipaux :
- pour les bureaux de poste ouverts moins de 18 heures par semaine ou ceux situés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les DOM, pour ceux présents dans les communes nouvelles et pour les communes où il ne reste qu’un bureau de poste, l’accord préalable du maire est maintenu. Si le maire refuse le projet, le bureau de poste ne sera pas transformé mais La Poste pourra réduire ses horaires d’ouverture.
- pour les autres bureaux de poste, et c’est donc le cas du bureau du quai de la Bataille, l’avis du maire est sollicité. Dans le cadre de ce dialogue, le maire peut demander que La Poste revoie son projet et que La Poste doive alors lui re-proposer une nouvelle version prenant en compte ses observations, et sur laquelle le maire exprimera un nouvel avis.
Concernant le bureau Saint-Nicolas que vous évoquez, la ville de Nancy, si elle n’a pas porté le débat en conseil municipal, indique avoir refusé deux propositions d’évolution du bureau avant d’agréer la solution que trois points-contacts (un supermarché de proximité et deux bureaux de tabac) prennent le relais. Toutefois, ces points-relais n’offriront pas l’intégralité des services actuellement proposés par le bureau de poste Saint-Nicolas.
Pour finir, je voudrais souligner que je partage votre inquiétude et votre conviction que la présence des services publics (écoles, poste, administrations, offre de santé) dans nos territoires, qu’ils soient urbains ou ruraux, et contribue à leur attractivité et permette surtout de lutter contre le sentiment de relégation et d’isolement qu’expriment nos concitoyens, et plus particulièrement aujourd’hui.
C’est cette conviction qui est au cœur des préoccupations du département notamment à travers le plan Collèges nouvelles générations, à travers la territorialisation de nos politiques publiques, à travers notre politique d’appui solidaire au développement de nos territoires, ou encore à travers l’appui aux bourgs-centres évoqué ce matin dans le discours d’ouverture de notre président.
Je vous remercie.