Session départementale | Discours d’ouverture de la présidente
Discours d’ouverture de la session du 23 novembre 2020
Extrait vidéo
Discours
Seul le prononcé fait foi.
Mes cher.e.s collègues,
Tout d’abord je souhaite rendre hommage à Danièle SOMMELET et Daniel CORDIER, deux esprits libres et résistants contre la fatalité, contre l’injustice, tous deux citoyens engagés qui ont eu à cœur de porter une autre voix, un autre regard et qui nous ont permis de réfléchir et d’avancer, chacun dans son domaine, l’un, l’histoire et la culture, l’autre, la science et la médecine. Qu’ils soient ici, en notre nom à tous, remercier pour ce qu’ils ont semé …
_ _ _
Nous ouvrons cette session dans un contexte une fois de plus, difficile pour nos concitoyens.
Après un premier confinement lié à la crise COVID, au printemps dernier, et la mise en place d’un nouveau protocole et d’un confinement partiel, force est de constater que la crise sanitaire n’aura pas que des conséquences médicales : nous mesurons déjà ses conséquences sur le plan psychologique, social et économique.
Le deuxième confinement qui a été mis en place depuis le 2 novembre est très difficile à vivre :
- Pour nos concitoyens
- Pour le personnel soignant, à qui je souhaite rendre hommage et dont je salue l’engagement au quotidien auprès des patients
- Pour le tissu associatif particulièrement impacté. C’est le triste constat, chers collègues que nous avons pu faire lors des différents contacts que nous avons eus avec nos partenaires.
- Pour les commerçants dont les commerces ne sont pas classés dans la catégorie des commerces essentiels
- Pour les acteurs de la culture dont la survie est désormais menacée
- Pour toutes celles et ceux qui subissent le chômage partiel
- Pour les jeunes qui ne peuvent pas entrer sur le marché du travail et ceux qui sont étudiants
- Pour les familles déjà en difficulté et dont la précarité s’accroit…
Une précarité dont on mesure aujourd’hui la gravité avec nos partenaires de l’aide alimentaire et les associations caritatives
Des chiffres démontrent l’étendue des conséquences de la crise :
- Nous allons certainement dépasser les 10 millions de pauvres en France au cours de l’année à venir.
- La pauvreté augmente de façon dramatique chez les jeunes adultes : plus de 50% d’augmentation
- Un chiffre résonne particulièrement : 50% des bénéficiaires du Secours catholique vivent avec moins de 9€ par jour. Combien d’entre nous pourraient vivre avec cette somme ?
Combien de membre du gouvernement ou de grands élus pourraient vivre avec ce montant ?
Je pose cette question car je constate avec effroi que, mercredi 18 novembre, certains sénateurs ont manifestement perdu le sens des réalités avec une manœuvre pour revenir sur la question des retraites.
Cela démontre vraiment que certains ne comprennent rien au quotidien de leurs concitoyens : on ne répond pas à la crise par la casse sociale.
Cette période est aussi une période d’amplification des fragilités et des inégalités.
C’est le cas de notre système de santé. Un système asphyxié par les réformes successives et qui dans des périodes de forte sollicitation comme celle que nous vivons actuellement, est au bord de la rupture.
Certes, la période est exceptionnelle mais on ne peut pas accepter la pression exercée sur le personnel soignant. On ne peut pas accepter que des hôpitaux soient contraints à des déprogrammations, conduisant parfois, à une réelle perte de chance pour les patients.
Il y a une urgence sociale, car la pression sera encore plus forte dans les mois qui viennent. Cette pression peut devenir dramatique si les réformes à venir sont maintenues dans l’esprit qui nous a été présenté ces derniers mois, ces dernières années.
La réforme des retraites et la réforme du chômage nous entraîneront inexorablement vers la pente d’un glissement social pour nos concitoyens les plus fragiles. Alors même que le contexte nous enjoint de protéger ceux qui seront les premiers touchés.
Le gouvernement ne cesse de nous dire « quoi qu’il en coûte » mais nous ne sommes pas dupes, sur qui pèsera concrètement le « quoi qu’il en coûte » ?
J’ai bien peur qu’on finisse par savoir très vite ce qu’il va nous en coûter, ce qu’il va coûter à notre pacte social.
On ne se dédouane pas d’un manque de vision sociétale à coup de millions pour donner l’impression d’être aux côtés des Français. Le soutien aux plus démunis représente moins de 1 % des 100 milliards d’euros affichés dans le cadre du Plan national de relance.
Ce contexte difficile, nous l’avons intégré dans nos axes d’action du DOB qui va vous être présenté. Définir les orientations de 2021, c’est d’abord penser les actions qui répondent aux enjeux qui se posent à nos territoires et à leurs habitants.
On le sait : les conséquences de la crise seront importantes et surtout elles se feront sentir pendant une longue période.
La question qui se pose est comment le département peut se positionner pour faire front, jouer son rôle d’amortisseur social, soutenir les acteurs de la Meurthe-et-Moselle et accompagner les territoires ?
- Avec quel niveau d’investissement ?
- Quelles politiques permettront de répondre à l’urgence qui est la nôtre ?
- Sans oublier la question centrale : quelles sont nos marges d’action ? Déjà, plusieurs départements posent ouvertement la question de faire des choix et de se concentrer uniquement sur le champ des compétences obligatoires, c’est le cas de nos voisins meusiens.
Malgré ces constats, les départements sont oubliés par le gouvernement et pourtant ils sont au rendez-vous de l’urgence sanitaire, sociale et économique.
Comme l’ensemble des départements de France, nous avons activé nos plans d’action et d’organisation pour être en capacité d’offrir à nos usagers un service public de proximité accessible, tout en protégeant nos agents.
Notre département est toujours au rendez-vous de ses responsabilités.
Ce sens du service public, c’est ce qui caractérise les collectivités dans leur action quotidienne. Toute une chaîne de solidarité a reposé sur cette valeur forte au printemps dernier et s’exprime encore aujourd’hui, mobilisant les communes, intercommunalités, départements et régions.
Certains ont vu un oubli dans le discours présidentiel du 28 octobre dernier. Nous sommes nombreux à y voir surtout un oubli dans la prise en compte des réalités du quotidien.
Pourtant, nous avons répondu présent quand il a fallu pallier les insuffisances du gouvernement pour fournir des masques à la population, venir en soutien pour la réalisation de tests, maintenir un accompagnement social, réaliser des repas pour les collégiens des familles modestes, œuvrer avec nos partenaires pour que l’aide alimentaire d’urgence puisse fonctionner…
Mais encore une fois, pas un mot. Ce n’est pas une question de remerciements, c’est une question de reconnaissance de l’existence des départements.
C’est avec ce même mépris que la question des Allocations Individuelles de Solidarité est aujourd’hui traitée.
Au regard de l’urgence sociale, et après Mayotte, la Guyane et la Réunion, le gouvernement annonce une recentralisation du RSA pour le département de Seine-Saint-Denis dont la situation est extrêmement sensible.
Voilà, la gestion de cette question centrale des AIS. Une mesure déconnectée d’une vision globale et structurelle de la situation des départements : il s’agit uniquement d’une réponse conjoncturelle.
Or, la gestion des AIS ne peut pas être envisagée département par département, c’est une question à enjeu national.
Aujourd’hui, nous sommes face à une hausse des dépenses d’AIS. Le RSA, le vieillissement de notre population sont des enjeux de société qui appellent une vraie vision et de vraies mesures structurelles. Nos partenaires associatifs et caritatifs ne s’y trompent pas et appellent également à la mise en place d’un revenu minimum décent.
Nous sommes face à un amateurisme évident, voire pire à un désintérêt pour certains de nos concitoyens. On prend acte d’une société de plus en plus à deux vitesses et peu importerait celles et ceux qui ont du mal à traverser la rue.
Nous ne pouvons que constater que le dialogue avec le gouvernement n’existe pas, nous assistons de plus en plus à un discours descendant, contraignant et unilatéral au moment même où il faut inventer et co-construire de nouvelles réponses.
Certains diront que cette question de la recentralisation des AIS n’est pas nouvelle. Non, elle n’est pas nouvelle, mais elle est nouvellement dramatique.
En 2021, la charge nette du financement des AIS pour notre département augmentera de 17 M€.
Nous devons aujourd’hui nous mobiliser collectivement pour faire avancer la question des AIS. Il n’est plus question d’avoir des pudeurs politiques. On ne peut pas être conseiller départemental, porter des politiques de solidarité et ne pas être dans le portage du message d’urgence.
Nous avons su pendant des années mener une gestion saine, une gestion de prévoyance. Cette gestion a permis d’amortir l’effet ciseaux dont nous constations la force année après année.
Maintenant, nous entrons dans une phase plus sensible qui doit enjoindre l’Etat de décider d’accompagner les départements dans le portage de ces politiques publiques de solidarité.
Je rappellerai qu’en 2004, RAFFARIN soulignait que les AIS seraient compensées à l’euro près ! Nous en sommes très loin et cette situation – depuis maintenant 15 ans – aggrave aussi les inégalités territoriales.
Mais attention aussi à ne pas nous proposer un contrat de tutelle !
Pour ma part, j’aurai l’occasion de le préciser, je n’entrerai pas dans une négociation à court terme.
Je ne veux pas d’un pseudo-accord entraînant une cogestion décentralisatrice de nos politiques publiques ou un département, nouveau service déconcentré de l’Etat.
Ce n’est pas la gestion des départements qui est en cause (malgré ce que le Pacte de Cahors sous-entendait) : c’est celle de l’Etat qui à force de réformes fiscales a poursuivi son asséchement financier des départements, qui à force de ne pas entrer dans une vraie négociation a dessiné la trajectoire qui est la nôtre aujourd’hui.
Je devrais me réjouir d’entendre certains réclamer aujourd’hui, une vraie négociation. Mais où étaient-ils quand il fallait porter collectivement le combat ? Nulle part : uniquement présents pour remettre en cause le principe même de la solidarité.
Nous faisons le choix ici d’un département qui reste engagé.
A la lecture de ce DOB, mes chers collègues, vous constaterez que notre ligne d’action est claire, ainsi que nos priorités.
Nous poursuivrons notre engagement à répondre aux enjeux de société au travers de nos politiques de l’enfance, d’accompagnement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Plus particulièrement, cet accompagnement en matière d’enfance s’appuiera sur le Schéma de l’enfance-famille, sur la Stratégie de lutte contre la pauvreté et sur la Stratégie de prévention et de protection de l’enfance.
En 2021, nous porterons des actions fortes, notamment la mise en place d’un service d’accompagnement à la parentalité pour les parents en situation de handicap. Nous mènerons un travail renforcé pour éviter chaque fois que cela est possible le placement institutionnel. Il est primordial de maintenir le lien familial, d’éviter les fractures de vies.
Nous ne ferons aucune concession sur le niveau de service que nous apporterons à nos territoires et à leurs habitants.
Nous devrons aussi préserver notre dynamique en matière de soutien à l’emploi : en matière d’économie solidaire, en matière d’insertion. Nous sommes résolument engagés dans la bataille pour l’emploi et le soutien aux employeurs.
L’accès aux droits et l’accompagnement des personnes fait partie de notre action départementale. Nous devons utiliser tous les leviers pour répondre aux enjeux d’insertion, d’emploi et de lutte contre la pauvreté. En 2021, nous poursuivrons la structuration du réseau départemental de l’accueil social inconditionnel. Nous généraliserons sur l’ensemble des territoires des commissions territoriales des aides sociales facultatives.
Je tiens également à rappeler que le déploiement du « Pass jeunes 54 » se poursuivra. Il est important de pouvoir garantir l’accès aux sports, aux loisirs et à la culture des jeunes issus de familles aux revenus modestes. L’accès pour tous à la vie de son territoire, c’est notre boussole.
Nous maintiendrons aussi notre dynamique de soutien aux acteurs des territoires.
Comment ?
- En poursuivant le déploiement du Fonds exceptionnel de solidarité à destination des acteurs associatifs et de ceux de l’économie solidaire
- En soutenant les acteurs du BTP : le département maintient ses chantiers et accélère encore ses paiements pour soutenir le secteur.
- En confortant notre soutien aux territoires grâce à l’accompagnement renforcé des projets des collectivités et en prenant pleinement notre place au sein du nouveau Comité Local de Cohésion Territoriale.
- En favorisant l’attractivité de la Meurthe-et-Moselle. Avec la mise en place d’une agence d’attractivité, nous travaillerons de manière encore plus engagée sur la notion d’image de notre département. Cette image s’articulera autour du concept « la Meurthe-et-Moselle, l’esprit Lorraine ».
C’est une vision croisant des vecteurs de développement importants comme l’économie, le sport, la culture, le tourisme, l’enseignement supérieur, l’innovation. Car un territoire attractif, c’est un territoire qui se développe.
Ce DOB rappelle aussi notre volonté à soutenir la transition écologique.
Notre département est déjà engagé depuis de nombreuses années dans cet accompagnement et on perçoit combien chez nos concitoyens cette préoccupation est de plus en plus prépondérante. Nous poursuivrons nos projets et amplifierons nos actions en ce sens.
Cette transition écologique doit irriguer l’ensemble de nos politiques : cela signifie favoriser des achats responsables, développer les nouvelles mobilités, accompagner les projets citoyens porteurs de transition.
Ce DOB illustre aussi notre volonté de rester engagés en matière d’éducation à la citoyenneté, d’éducation populaire et de lutter contre les discriminations.
Le combat face à la radicalisation, mais aussi face aux discriminations, passe par ce soutien aux acteurs et projets qui contribuent à former les citoyens de demain, à transmettre des valeurs de solidarité et de tolérance. À chaque drame que vit notre république, nous mesurons ô combien le combat est quotidien mais aussi difficile ;
Il est toujours plus facile de prôner la division, la stigmatisation, l’intolérance que de porter des valeurs qui nous rassemblent.
Il y a une nécessité à ce que l’ensemble des acteurs publics poursuivent leur action visant l’émancipation de nos concitoyens et leur ouverture au monde et à l’Europe.
Enfin, un département solidaire avec les territoires et avec leurs habitants, c’est être proche de leurs préoccupations.
La santé est une préoccupation qui prend une dimension encore plus particulière aujourd’hui.
Le département reste actif dans le dispositif de suivi de la pandémie. Nous participons avec les partenaires, le CHRU, l’ARS, la préfecture, le Grand Nancy aux différents points sanitaires visant à suivre l’évolution de la pandémie et à coordonner les chaînes sanitaires.
Nous avons réactivé aussi notre coordination avec les EHPAD et le suivi des personnes isolées. Je tiens ici à remercier nos services fortement mobilisés depuis plusieurs mois.
Par ailleurs, nous continuerons à nous engager dans le soutien aux Contrats Locaux de Santé, l’appui aux dispositifs de coordination des professionnels de santé, sociaux et médico-sociaux.
En nous accompagnerons aussi la télémédecine comme outil de lutte contre la fracture médicale. Ce soutien se fera en lien avec les EHPAD, les maisons de santé pluridisciplinaires, les hôpitaux et les professionnels de santé. Ainsi, 1,5 M€ sera consacré au projet E54 santé.
L’objectif est de favoriser l’accès inconditionnel aux soins pour tous et sur tous les territoires.
L’emploi et l’économie sont aussi des préoccupations de nos concitoyens.
Avec nos partenaires institutionnels, avec les acteurs de l’économie et avec les collectivités territoriales, depuis plusieurs mois, nous avons montré notre capacité collective à nous unir pour agir.
Ainsi, le Plan d’aide aux petits commerçants annoncé dernièrement par la Région est un plan partagé collectivement. En effet, faut-il le rappeler, le Fonds de résistance sur lequel il s’appuie est financé aussi par les départements du Grand Est.
Nous resterons, vous l’avez compris, cette collectivité du quotidien :
- Qui entretient les routes départementales et assure la sécurité des usagers, (nous maintiendrons notre effort financier dans ce domaine)
- Qui poursuit son soutien au développement de la fibre pour tous. 2021 marquera une nouvelle étape avec le raccordement de l’ensemble des hôpitaux du département.
- Qui accompagne les projets liés à l’habitat et la revitalisation des bourgs centres
- Qui maintient ses projets liés à l’accompagnement de notre jeunesse.
Et puis, nous allons poursuivre nos investissements dans le cadre du PCNG : Ce plan n’est pas un simple projet d’investissement bâtimentaire. II est l’illustration d’une vision de ce que le département veut mettre en œuvre pour favoriser la réussite éducative de notre jeunesse.
Cela passe par des locaux adaptés, des locaux répondant à l’enjeu environnemental, des locaux disposant des nouvelles technologies pour l’enseignement, des lieux d’enseignement ouverts sur leur environnement. Sans oublier, une restauration scolaire avec une tarification sociale garantissant à chaque jeune Meurthe-et-Mosellan de pouvoir déjeuner et de profiter d’une alimentation équilibrée.
Il correspond à cette volonté de croiser les enjeux : en matière d’éducation, d’aménagement du territoire et d’environnement.
En 2021, les travaux se poursuivront donc à Jarville, Vézelise, Dombasle, Toul et Thiaucourt.
C’est dans le même état d’esprit que nous poursuivrons notre mobilisation sur le territoire transfrontalier : nous avons une vision commune à construire !
Et ce DOB répond à la stratégie transfrontalière nous souhaitons conduire dans l’esprit du rapport que nous avons validé sur le codéveloppement en septembre 2019.
Car nous sommes au cœur d’un espace frontalier et une partie de notre département vit « le fait frontalier » au quotidien.
Aussi, nous avons fait le choix de nous investir dans le développement de Micheville, dans la stratégie Allemagne, et au niveau des projets Interreg.
Pour faire du fait frontalier une réalité de dynamique équilibrée, il faut poursuivre le développement partagé de projets qui répondent aux enjeux de santé, de mobilité, d’aménagement, de services, de télétravail et de transition écologique.
Cela suppose une vision partagée de part et d’autre des frontières. On ne peut être dans la logique de territoires pourvoyeurs d’emploi d’un côté, et de l’autre les territoires fournisseurs d’habitat et de services à la population. Nous devons absolument favoriser l’équilibre.
J’aurai l’occasion de répondre à la question d’actualité sur le tram luxembourgeois et je ne reviens pas sur ce sujet ici. Mais il illustre parfaitement les incohérences stratégiques que nous connaissons encore aujourd’hui sur ces territoires transfrontaliers et qui doivent trouver une réponse concertée et ambitieuse du côté français.
Aussi, le département de Meurthe-et-Moselle sera un acteur à part entière de la future présidence française de la Grande Région aux côtés des départements de Meuse et de Moselle et aux côtés de la RGE.
Je rencontrerai également le Premier ministre BETTEL début décembre et porterai cette ambition.
Un niveau d’investissement qui restera élevé.
J’ai introduit mes propos par la situation complexe à laquelle sont confrontés la plupart des départements aujourd’hui sur le plan financier.
La question de notre capacité d’investissement est aujourd’hui centrale et nous avons souhaité à travers ce DOB maintenir nos efforts d’investissement. Nous faisons le choix de l’ambition réaliste et responsable : investir pour poursuivre nos projets en matière d’infrastructures, au niveau du Plan collèges nouvelles générations, et nous garantissons notre capacité à pouvoir agir.
Ce cap d’une gestion responsable et rigoureuse est l’amortisseur financier qui nous a permis de préserver des budgets d’action.
Nous avons toujours construit nos budgets dans la perspective des suivants : ne jamais obérer nos capacités d’action pour l’avenir.
Aussi, je tiens à remercier mon collègue Christian ARIES et les services du département pour ce travail d’équilibriste permanent.
—–
Chers collègues, vous l’aurez compris 2021 ne marquera aucun renoncement mais marque inévitablement un tournant.
Maintenir le cap, porter haut et fort nos valeurs et notre projet départemental est un défi collectif car nous avons la chance d’avoir tissé des liens forts avec nos partenaires : collectivités, associations, entreprises. Ces liens tissés et renforcés au fil des années, sont les garants d’une solidarité d’action efficace et porteuse de valeurs partagées.
Nous saurons être présents, en capacité de réagir face aux sollicitations nouvelles qui pourront se faire jour, dans l’esprit du projet que nous conduisons, dans le souci de répondre aux besoins qui s’expriment.
Notre collectivité démontre chaque jour sa capacité de réaction et d’adaptation.
Nous serons au rendez-vous du défi social et sociétal à travers notre capacité à garantir des politiques publiques ambitieuses, accompagnatrices et efficaces, et 2021 sera l’occasion de rappeler que le département de Meurthe-et-Moselle restera proche et solidaire de ses territoires et de ses habitants.
Nous porterons au bon niveau les messages de l’urgence d’une vision nationale sur la question des AIS, de l’engagement d’un revenu de base et plus largement de la stratégie de lutte contre la pauvreté car nous ne nous satisferons jamais d’une société à deux vitesses.
Nous saurons rappeler à l’Etat ses engagements tout en portant une vision résolument décentralisée de notre pays.
Il faut que nos politiques publiques départementales et les politiques nationales de solidarité convergent dans le sens d’une protection plus forte de nos concitoyens mais aussi dans le sens d’une réelle émancipation.
Les périodes incertaines sont souvent révélatrices de nos capacités à innover, à penser différemment nos modèles, à nous questionner.
Alors appuyons-nous sur les enseignements de cette crise sanitaire notamment en ce qu’elle percute nos services publics et notre pacte social.
Aujourd’hui nous présentons un DOB de résilience mais qui porte aussi en lui, la résistance.