Session du 26 novembre 2018 | Questions d’actualité

Situation de la Compagnie Vosgienne de la Chaussure

Patricia DAGUERRE-JACQUE, conseillère départementale du canton Val de Lorraine Sud

Catherine BOURSIER, déléguée au Territoire Val de Lorraine

Seul le prononcé fait foi.

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Monsieur le Président, Mes chers collègues,

La Compagnie Vosgienne de la Chaussure, située à Champigneulles, a fait l’objet d’un rachat par un fonds d’investissement industriel Allemand HIK, en décembre 2016, lequel avait pris des engagements avec un contrat de redressement de l’activité de trois ans, un repositionnement vers le haut de gamme, des investissements et la garantie de l’emploi pour les salariés. Durant cette période le site a tenté de mettre en œuvre les moyens pour monter en gamme  et pour respecter les délais de production.

Le tribunal de commerce de Nancy a placé l’entreprise en redressement judiciaire le 31 juillet 2018. La plus vieille entreprise de chaussures en activité en France compte à ce jour 126 salariés, habitants pour la plupart dans l’agglomération nancéienne.

Cette période d’observation de 6 mois devait permettre le temps nécessaire pour trouver un repreneur qui doit être confiant dans l’outil industriel et dans les savoir-faire des collaborateurs de cette entreprise qui avait obtenu le label d’Etat « Entreprise du Patrimoine Vivant ».

A ce jour et malgré une proposition d’offre d’un équipementier sportif jugée décevante et incomplète et, même si des personnes ou des sociétés ont pu se montrer intéressées, aucun repreneur potentiel ne s’est fait connaître. Le gestionnaire actuel espère que ce mois supplémentaire accordé par le tribunal permettra à un repreneur de se manifester.

Monsieur le Président, vous connaissez bien cette entreprise et le savoir-faire de ses salariés.

Même si le Département n’a pu la compétence du développement économique, il agit notamment par le biais de l’attractivité.Le Département développe la fibre pour raccorder les entreprises qui le demandent. Il mène une politique d’insertion. Il développe une politique d’économie solidaire et s’est donné comme priorité la structuration de la filière de la Silver économie car il en a l’expérience et les compétences internes.

Monsieur le Président, je voulais vous rappeler notre nécessaire mobilisation aux côtés de cette entreprise et de ses salariés et je sais votre travail de mise en réseaux et vous demande d’alerter une nouvelle fois des instances régionales et nationales sur le risque de liquidation judiciaire de cette entreprise.

Je vous remercie.


Réponse de Laurent TROGRLIC, vice-président délégué au développement économique et à l’attractivité

Chère collègue,

La compagnie vosgienne de la chaussure à Champigneulles est une très belle entreprise, qui fait partie, comme vous le rappelez, de notre patrimoine industriel.

Nous avions visité l’entreprise en juin 2017 et nous avions à l’époque apprécié la personnalité de son dirigeant, issu du monde de la chaussure et qui avait un projet industriel pour l’entreprise. Il négociait à l’époque des contrats intéressants avec de grandes marques comme Le Coq Sportif. La situation était certes fragile mais nous avions alors des raisons d’espérer.

C’est avec étonnement que nous avons appris quelques mois plus tard son départ et de nouvelles difficultés sérieuses pour l’entreprise, avec le désinvestissement du fonds allemand,propriétaire du site. Nous sommes aujourd’hui inquiets pour sa survie et le devenir de ses salariés.

La compagnie a jusqu’au 5 décembre pour trouver un repreneur et présenter une offre sérieuse au tribunal de commerce de Nancy. Nous savons qu’une offre se prépare, que le Coq Sportif souhaite toujours produire ses chaussures pour weekend à Champigneulles et rester client de l’entreprise. Des tours de tables financiers sont en cours,menés par une ancienne DRH de l’entreprise qui a un projet pour la compagnie.

Même si une offre de reprise est validée par le tribunal, il faut s’attendre au déclenchement d’un Plan de Sauvegarde de l’emploi (PSE) car aucune hypothèse ne propose à ce stade la reprise de l’ensemble de l’effectif. Il appartiendra alors à l’Etat et aux collectivités d’accompagner au mieux les salariés dans leur projet professionnel, veiller à ce qu’ils soient indemnisés au maximum et qu’ils bénéficient de formations adéquates.

A l’heure où nous parlons, les discussions sur l’avenir de la compagnie vosgienne de la chaussure se poursuivent et j’appelle donc les uns et les autres à la retenue en attendant la décision du tribunal. Nous espérons tous que cette très belle entreprise du département survive et trouve un modèle qui assure sa pérennité.