Question au préfet | Avenir des dessertes ferroviaires et impacts sur les gares locales

Session du 24 septembre 2018 | Question au préfet de Meurthe-et-Moselle

Avenir des dessertes ferroviaires et impacts sur les gares locales

Question de Frédéric MAGUIN,  président de la commission Environnement – Conseiller départemental du canton de Nancy-3 

Monsieur le Préfet,

A l’annonce de la SNCF de supprimer les liaisons entre la Lorraine et le Sud de la France durant l’été, les élus lorrains se sont unanimement mobilisés en faveur de la sauvegarde des lignes du quotidien et nos concitoyens ont largement soutenu la campagne lancée par la région Grand Est, #TouchePasAMonTGV (plus de 36 000 pétitionnaires).

Grâce à cette mobilisation collective, nous avons fait évoluer la position initiale de la SNCF, une position unilatérale et saugrenue qui visait la suppression des trains de voyageurs circulant entre Metz, Nancy et Lyon, sans alternatives probantes et avec un surcoût financier pour les voyageurs ; le tout sous-prétexte de travaux.

Dans le contexte du nouveau pacte ferroviaire, les pressions sont fortes et le risque de voir le Sillon Lorrain  rayer progressivement de la carte ferroviaire est palpable. Nous resterons donc attentifs à ce dossier qui pourrait évoluer négativement et mettre en danger, par ricochet (et non par ruissellement), les  » petites gares » telles que Toul et Neufchâteau. Nancy pourrait également faire les frais de futures directives.

Aussi, il me semble nécessaire, Monsieur le Préfet, de vous rappeler une nouvelle fois notre attachement au maintien d’un maillage ferroviaire territorial, positionnant la métropole nancéienne dans l’axe nord/sud et est/ouest national et irriguant les villes moyennes de notre territoire.

C’est le sens également de la vigilance que nous portons sur l’avenir des lignes régionales TER telles que la ligne Nancy-Mirecourt-Vittel-Contréxeville ou la Lunéville-Remiremont/Verdun-Conflans-Jarny.

A plusieurs reprises déjà, notre collectivité s’est positionnée sur ces problématiques, alertant nos différents partenaires sur la réflexion à mener pour des infrastructures au service du développement des territoires meurthe-et-mosellans et lorrains (cf. motion de mars 2017 du Conseil départemental). Il s’agit là de cohésion des territoires, que ce soit au niveau infrarégional ou national. Vous connaissez à ce propos la position de notre groupe majoritaire en faveur de la gare d’interconnexion TER/TGV de Vandières et notre engagement pour le développement de l’attractivité de nos territoires.

Est-il cohérent de mettre en place des programmes de revitalisation tels que « Action cœur de Ville », ou de considérer les villes moyennes comme des vecteurs essentiels de développement de nos territoires, comme l’indiquait Jacques Mézard, et, en même temps, de minimiser l’impact des infrastructures ferroviaires et l’importance des dessertes locales, garantes d’un développement équilibré et structurant de notre territoire dans son ensemble ?

Je vous remercie.

Réponse du préfet

Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le Conseiller Départemental,

Vous évoquez les démarches qui ont été menées pour défendre les intérêts du territoire lorrain en matière de desserte ferroviaire vers le sud. Je partage votre inquiétude parce que je comprends pleinement les enjeux pour le rayonnement du territoire.

Tout d’abord, permettez-moi de différencier ce sujet de celui du financement de la LGV Est Européenne. En effet, les démarches de concertation menées lors du financement puis la mise en service de cette ligne à grande vitesse, phase 1 puis phase 2, avec comités des dessertes et comités de suivi, n’ont pas traité des dessertes TGV Sud Lorraine qui préexistaient. Le financement public de la LGV n’a ainsi pas été lié au devenir de cette liaison.

L’État ne minimise pas l’importance, pour les territoires, des infrastructures
ferroviaires, qu’elles soient nationales ou locales (les deux sont liées), et
l’importance des dessertes locales.

Le Gouvernement a ainsi dévoilé, le 11 septembre dernier, une partie de la future programmation budgétaire, et il en ressort que 51 % des crédits globaux seront consacrés au rail, ce qui est très significatif.

Pour en revenir à l’annonce de la SNCF de juin 2018 de suppression de liaisons TGV vers le sud, la Ministre des Transports s’est exprimée sur le sujet dès le 10 juillet dernier devant l’Assemblée Nationale et a assuré que l’État soutient le maintien d’un service TGV au service des territoires.

Le président de la SNCF a depuis, en réaction également à la saisine de la Région Grand Est, proposé plusieurs dispositions palliatives pendant la phase de travaux en gare de Lyon.

La SNCF, qui organise librement le service TGV, a pris l’engagement, pour
améliorer son pilotage de l’évolution des dessertes LGV Rhin-Rhône, de réunir les acteurs des régions Grand Est et Bourgogne Franche-Comté dans un comité de SUIVI.

Les annonces prévoient qu’une liaison 100 % TGV reste assurée entre Nancy et Lyon, via Marne-la-Vallée et qu’une autre liaison via Strasbourg se prolonge vers la Méditerranée.

Par ailleurs, des discussions sont en cours entre la Région Grand Est et SNCF
Mobilité pour permettre la création d’une desserte TER entre Nancy et Dijon qui pourrait être expérimentée en complément des mesures déjà annoncées concernant les TGV.

J’ai porté l’ensemble des revendications auprès de la ministre des transports, en appui des démarches des collectivités locales, et je sais que des discussions ont lieu entre les acteurs concernés.