SESSION DU 11 DÉCEMBRE 2017 | SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DE L’ENFANCE ET DE LA FAMILLE 2018-2022 DU DÉPARTEMENT DE MEURTHE-ET-MOSELLE
Michèle PILOT, présidente de groupe
Vice-présidente, conseillère départementale du canton de Toul

Seul le prononcé fait foi.

Je tiens tout d’abord à saluer le travail qui a été réalisé dans le cadre de l’élaboration du schéma car c’est un travail de longue haleine et d’implication importante de l’ensemble des professionnels, des partenaires, des services.

Je salue ma collègue Agnès Marchand et le directeur de l’enfance Frédéric Otrante pour leur engagement  dans ce qui constitue un cap fixé pour la politique de  de l’enfance.

Faire vivre ce schéma :

Face aux besoins croissants des familles, aux attentes des professionnels, cette nouvelle impulsion donnée est un signal fort. Pour que les objectifs que nous nous sommes fixés soient atteints : il va falloir faire vivre ce schéma sur l’ensemble des territoires. Un schéma qui répond à l’urgence des besoins et des situations.

La protection de l’enfance, c’est une mission difficile. On accompagne, on protège, on participe à réparer parfois les fractures de la vie.

Ce schéma rappelle l’enjeu essentiel : agir dans l’intérêt supérieur des enfants.

Les professionnels, les structures, les partenaires sont confrontés à des parcours de vie chaotiques.

Un cap fixé dans le renforcement de la prévention

Dans les axes et les objectifs qui sont proposés, je remarque l’accent mis sur la prévention. Agir le plus tôt possible pour prévenir les situations. On perçoit un accompagnement encore plus étroit des familles.

Une prévention au service de la santé

Il s’agit aussi de répondre aux besoins en matière de santé de l’enfant. Dans ce domaine on croise à la fois les enjeux du schéma enfance et les enjeux de la PMI.

La prévention en matière de santé c’est par exemple travailler sur la question de la détection des troubles du langage. J’ai déjà eu l’occasion d’intervenir sur ce sujet. Des troubles du langage qui sont préjudiciables à l’apprentissage scolaire. En intervenant suffisamment tôt on évite que les problèmes prennent des proportions encore plus importantes et qu’ils n’affectent d’autres pans du développement de l’enfant.

Des actions liant détection et prévention

La question de la détection des troubles conditionne l’accompagnement de l’enfant mais aussi celui des familles.

Je prendrais un exemple récent qui a été mis en exergue par un médecin de PMI dans l’Essonne. Ce médecin a alerté sur les conséquences de l’exposition massive aux outils  numériques chez le très jeune enfant : enfant qu’elle qualifie « d’enfant-écran ». Aujourd’hui, on constate parfois des dérives avec des enfants qui en bas âges vont parfois être soumis à une exposition importante d’écran : télévision, tablette. Or ce médecin a pu constater que cette exposition chez un enfant trop jeune avait des conséquences (exposition d’au moins 6 heures) : difficulté à parler, à tenir un crayon, à empiler des cubes. En revanche, ces observations montrent que les troubles disparaissent dès la déconnexion.

Cet exemple illustre l’enjeu de la PMI qui ici va permettre à partir de la détection d’un problème, de sensibiliser les parents aux enjeux de l’exposition aux écrans.

Les dispositifs spécifiques d’accompagnement des parents en situation de handicap (handicapés psychiques ou déficients cognitifs)

L’accompagnement que nous proposons est important. Il faut imaginer le parcours de la personne car avoir un enfant au départ n’est pas dans l’imaginaire collectif quelque chose d’imaginable pour des personnes en situation de handicap.

Oui je pose un constat qui est aussi cruel que le regard de la société sur les personnes qui veulent avoir une vie comme les autres et chacun peut comprendre ce que représente le désir d’enfant.

Il permet de prendre en compte une réalité qui va impacter le travail des professionnels à savoir que le handicap organise parfois les relations familiales autour de réactions défensives, il faut combattre les réflexes erronés.

Pourquoi ? Parce que ces personnes se sont battues une grande partie de leur vie pour développer leur autonomie et parfois la maternité va les replonger dans une forme de perte d’autonomie (ex : les gestes normés pour s’occuper d’un enfant peuvent entrer en conflit avec la situation de ces personnes).

En travaillant autour de cette question de la prise en compte du handicap dans l’accompagnement de la PMI nous intégrons l’ensemble des enjeux liés et nous proposons des dispositifs qui répondent à une demande réelle.

En conclusion : les politiques de l’enfance ont besoin pour être efficaces que nous soyons en capacité de travailler de manière partenariale et transversale. Elles ont une dimension particulière : une dimension de justice sociale, l’ambition d’une société qui protège. Nous sommes dans une société qui évolue sans cesse qui vient bouleverser nos certitudes, nos approches, nos fonctionnements.

En tant qu’élu, il appartient à chacun de faire, aux côtés de ma collègue Agnès Marchand, vivre la politique de l’enfance. Nous devons faire que les ambitions que nous avons écrites se traduisent en actes et que nos professionnels, nos partenaires puissent être accompagnés dans leurs missions.

Je vous remercie.