SESSION DU 25 SEPTEMBRE 2017
QUESTION D’ACTUALITÉ AU PRÉFET DE MEURTHE-ET-MOSELLE
Michèle PILOT, vice-présidente déléguée aux ressources humaines
Conseillère départementale du canton de Toul
L’avenir de Saint-Gobain Pont-à-Mousson en Meurthe-et-Moselle
Monsieur le Préfet,
Lors du comité central d’entreprise extraordinaire du mois de juillet 2017, la direction de l’entreprise St-Gobain Pont-à-Mousson annonçait la suppression de 400 postes sur 4 ans.
Cette suppression devant s’inscrire dans la mise en place d’un nouveau projet industriel qui orientera ses investissements vers la digitalisation et la robotique. Un projet visant à diminuer les coûts de structures et à augmenter les gains de productivité.
A ce jour, la direction estime que le nombre de départs en retraite permettra de ne pas recourir à un plan de sauvegarde de l’emploi.
Malgré cette annonce, on ne peut qu’être inquiet quant à l’avenir de la branche canalisation, très fragilisée et donc se demander, légitimement, si demain l’avenir ne risque pas de s’assombrir encore un peu plus.
Si aucune fermeture de sites n’est à ce jour envisagée dans le projet de relance de l’entreprise, pour les salariés la crainte reste forte et elle nous enjoint à rester mobilisés dans le combat pour la sauvegarde des emplois.
Les inquiétudes sont vives quant à la réalité des non-licenciements. Elles le sont tout autant quant à l’évolution des emplois qui implique inévitablement d’anticiper dès aujourd’hui les besoins de formation des salariés afin de leur permettre d’acquérir les compétences indispensables dans les domaines de la robotisation et de la transition numérique.
Monsieur le Préfet, je souhaiterais savoir quel accompagnement peut être mis en place par l’Etat pour soutenir les territoires concernés ?
Au regard de la transformation numérique des métiers induite par le projet industriel, je souhaiterais savoir quels dispositifs d’accompagnement en matière de formation pourront être proposés pour accompagner la formation des salariés ?
Je vous remercie.
Réponse de M. le Préfet
Madame la Conseillère Départementale,
Au début de l’été 2017, le groupe SAINT-GOBAIN a annoncé un plan de réorganisation interne touchant les sites lorrains dédiés à l’activité CANALISATION.
Ce plan nommé PROJET D’AVENIR SG PAM doit permettre à l’entreprise, au terme de 4 années d’effort de réduction des coûts, d’augmenter les gains de productivité et d’améliorer sa compétitivité. La suppression envisagée de 400 postes sur quatre ans, principalement sur les sites de Pont-à- Mousson, Foug et Dieulouard sera concomitante à des évolutions indispensables du process industriel, tels que le développement de la robotique ou la digitalisation.
Garante du respect des droits des salariés et de l’emploi sur le territoire, l’unité départementale de la DIRECCTE a rencontré et interrogé la direction de Saint-Gobain sur le détail de cette réorganisation et ses modalités de mise en oeuvre.
La direction de Saint-Gobain indique que les départs à la retraite constitueront l’essentiel des non remplacements, compte tenu d’une pyramide des âges de l’entreprise favorable à une réduction des effectifs.
L’entreprise n’ayant pas la maîtrise totale de ces départs en retraite, elle pourrait marginalement recourir à d’autres formes de ruptures pour atteindre les objectifs affichés,L’entreprise a précisé que le phasage de ces départs en retraite s’échelonnerait sur les 4 prochaines années et, en contrepoint, elle a indiqué les volumes de recrutement de nouveaux salariés nécessaire à l’amélioration de sa compétitivité.
Concernant la formation des salariés leur permettant d’acquérir les compétences indispensables faisant face à ces transformations, c’est en premier lieu à l’entreprise d’accompagner ses salariés à travers son plan de formation interne.
Le service public de l’emploi peut accompagner cette démarche avec des dispositifs tels que le Fonds National pour l’Emploi-Formation pour les salariés ou la formation préalable à l’embauche pour les demandeurs d’emploi.
Enfin, considérant l’impact de ces suppressions de postes sur l’équilibre des bassins d’emploi, l’État s’emploiera afin que l’entreprise assume sa responsabilité sociale et économique en soutenant la création d’activité sur son territoire.