SESSION DU 12 DÉCEMBRE 2017 | INTERVENTION
Pascal SCHNEIDER, conseiller départemental du canton de Neuves-Maisons
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le Président, Mes cher.e.s collègues,
2018 sera l’année de l’amplification du projet départemental.
Nous allons passer une nouvelle étape en mettant en application les évolutions intégrées dans le plan enfance-famille, dans le cadre de la protection maternelle et infantile, comme nous l’avons évoqué lundi dernier, mais également à travers le schéma d’autonomie.
Ce sera aussi une année de constance dans nos efforts de gestion. Des efforts que nous maintenons et qui impliquent l’ensemble de nos politiques publiques.
Nous réussissons à travers ce budget à maintenir l’équilibre entre :
- Les solidarités humaines
- Les solidarités territoriales
- Et le respect de nos engagements vis-à-vis des Meurthe-et-Mosellans
Un budget d’anticipation
C’est un budget d’anticipation des grands équilibres : nous continuons à jouer notre rôle de protecteur des plus fragiles et ce malgré la pression qui reste importante en termes d’Allocations Individuelles de Solidarité (AIS). Nous n’oublions pas ce qui fait notre cœur de métier : une collectivité qui œuvre pour une solidarité de proximité.
- Nous intégrons cette contrainte des AIS : avec cette année un reste à charge de plus de 102M€. Il est d’autant moins neutre que nous devons avoir à l’esprit les conséquences de la coupe sombre décidée par le gouvernement sur les contrats aidés et qui pourrait venir amplifier les conséquences sur le RSA.
Il nous faut aussi intégrer d’autres sollicitations comme:
- La politique de l’enfance qui face à l’augmentation des placements mais aussi face à l’urgence de l’accueil des MNA va solliciter plus fortement notre budget comme l’a rappelé mon collègue Christian Ariès.
- Je tenais à saluer la grande réactivité de nos équipes face à la situation. Si nous sommes pleinement dans notre rôle d’accompagnement des mineurs, cela ne doit pas éclipser la responsabilité de l’Etat. Nous ne pouvons continuer à être la béquille d’une vision à court-terme de l’Etat. Il y a urgence à obtenir une vraie réponse face à cette problématique. C’est une urgence pour les départements mais plus encore pour ces enfants.
La question qu’il convient de se poser concernant ce budget est de savoir s’il s’agit bien d’un budget tourné vers l’avenir ?
Est ce qu’il est construit pour répondre aux besoins des Meurthe-et-Mosellans ?
Assurément oui avec notamment une capacité d’investissement qui progressera de 3%, avec un montant d’investissement de 92,5M€.
Nous maintenons notre engagement à destination du secteur du bâtiment et des travaux publics.
Il est un budget tourné vers l’avenir :
- Au regard de la politique Education avec 45,2M€ qui lui sont consacrés, avec 42M€ pour accompagner le développement du PCNG
- Au regard de la politique enfance qui augmente de 7M€
- Au regard de notre engagement pour les personnes âgées avec la création de 340 places d’hébergement et la mise en œuvre du schéma d’autonomie
- Au regard de la poursuite de nos partenariats avec les acteurs de l’éducation populaire, du sport, de la culture et de la citoyenneté pour lesquels nous continuerons à mobiliser 5M€
- Au regard des mobilités
- Dans le domaine des routes : nous augmenterons le budget de l’entretien maintenance et des ouvrages d’art pour répondre à la sécurité des usagers
- Avec le déploiement de la fibre optique
- Avec la création de 11 antennes de téléphonie mobile
- Au regard de notre soutien au SDIS qui augmentera de plus de 5,8% sur l’ensemble de notre contribution
- Au regard de notre soutien aux agriculteurs
Construire l’avenir, c’est aussi :
- Assurer une gestion rigoureuse de notre collectivité pour pouvoir continuer à porter nos politiques publiques
- En maitrisant nos dépenses de fonctionnement: elles seront contenues à +1,3%. Dans le domaine des ressources humaines, alors même que les mesures exogènes pèsent lourdement, nous réussissons à contenir ces dépenses. Mais avec un garde-fou, ne pas mettre à mal la qualité de notre service public.
- En réussissant les économies nécessaires mais en évitant les coupes sombres sans évaluation des impacts sur nos politiques publiques.
« Les économies d’aujourd’hui ne doivent pas devenir les dépenses de demain. »
- En maîtrisant notre besoin d’emprunt d’équilibre à 63,2M€
Il est légitime de se poser la question de savoir si les investissements sont bien dirigés :
Je constate que trois exemples sont souvent utilisés pour support à cette question notamment dans le cadre du compte administratif, du ROB et du budget. Oui c’est une petite musique habituelle qui nous est jouée au sein de cette assemblée et dont je dois dire nous connaissons le refrain par cœur.
Quand on parle d’investissement, il faut resituer celui-ci dans le contexte des choix faits et des objectifs assignés.
Lorsqu’on porte le PCNG, on porte une ambition éducative et nous créons des espaces ouverts sur leur environnement, nous répondons à l’impératif de développement des d’équipements qui favorisent la transition énergétique.
Quand on parle du centre des mémoires, nous ne parlons pas d’un simple centre des archives mais d’un lieu ouvert et vivant. On ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable.
Chaque investissement est réfléchi dans sa fonction première mais aussi dans ce qu’il va apporter en plus pour nos territoires.
Je n’omettrais pas un célèbre tube : celui du château de Lunéville pour lequel certains s’inquiètent. Je ne crois pas qu’il se soit rien passé pendant toutes ces années. Au contraire, le département a été le moteur d’une vraie dynamique. Il ne suffit pas simplement d’investir pour faire de ce château un haut lieu de la culture et du tourisme, sinon je pense que d’autres lieux du patrimoine français pourraient aujourd’hui être des vitrines de leurs territoires.
Non, pour en faire ce lieu de culture et de tourisme, il a fallu avec patience reconstruire le château, construire un programme qui permette de le faire revivre. Aujourd’hui une impatience semble régner malgré le nouveau projet porté. J’invite ceux qui sont en demande à s’engager dans une démarche collégiale et surtout ne tombons pas dans les douves de la critique facile et qui ne servirait pas le château de Lunéville.
Ce budget, mes chers collègues, n’est pas un budget de simple gestion, ce n’est pas ce qu’attendent les Meurthe-et-Mosellans.
C’est un budget qui entend donner sa pleine mesure au projet départemental.
Ce n’est pas un « budget fanfare » comme certains voudraient qu’il soit : certes nous aurions pu ouvrir les vannes des crédits par-ci, par-là, jouer le budget d’annonces
Mais non, nous avons voulu un budget de responsabilité : un budget dont la partition sonne juste, chaque dépense est à sa place, chaque action du projet départemental, d’une politique publique intervient dans un temps défini et dans le respect de l’équilibre général
Ce budget nous permet de poursuivre le cap fixé
Il nous permet de respecter nos engagements, avec pour la 6ème année consécutive une stabilité de la fiscalité, mais aussi de respecter nos partenariats.
Il est l’illustration que le rôle d’une collectivité ne se résume pas en un simple exercice de ses missions, mais aussi dans sa capacité à innover, à expérimenter les solutions nouvelles pour répondre aux besoins de nos concitoyens.
Je vous remercie.