Session du 11 décembre 2017 | Schéma départemental de l’Enfance et de la Famille 2018-2022 du Département de Meurthe-et-Moselle
Valérie BEAUSERT-LEICK, 1ère vice-présidente, conseillère départementale du canton de Laxou
Seul le prononcé fait foi.
Nous sommes bien évidemment tous et toutes concernés par ce schéma enfance famille et par la protection maternelle et infantile (PMI), quelque soit notre politique publique et quelque soit notre rôle dans cette collectivité. Nous le sommes – parce que nous avons nécessité en tant que chef de file de la solidarité humaine et territoriale de faciliter et d’accompagner un maillage territorial en termes d’offre de service, d’offre de soins, d’accès au soin.
J’interviendrai plus particulièrement sur deux axes : la prévention et le repérage, et le parcours de l’enfant et de sa famille.
Prévention
- La prévention comme principe de base
- Un principe que l’on retrouve d’ailleurs dans le schéma départemental des services d’accueil de la petite enfance et d’accompagnement à la parentalité (SDAPEP) qui a été récemment adopté par notre collectivité et qui fait de la prévention primaire la condition sine qua non à la PMI et à la protection de l’enfance au sens large du terme.
- La réussite de nos politiques publiques de l’enfance et de la famille tient dans ce concept d’ « universalisme proportionné» dont le rapport de PMI fait mention. Assurer un accueil pour toutes et tous, évidemment, mais comment assurer plus particulièrement une attention sur ceux qui en ont le plus besoin, au niveau de la PMI. C’est un dilemme auquel nos services sont confrontés et c’est une question à laquelle il faudra bien évidemment répondre précisément.
- Il est fait mention également dans ce rapport de la nécessaire coopération et coordination entre les différents services autour de l’Enfant, et je pense particulièrement aux acteurs de l’Education nationale.
- Je prendrai pour exemple le travail qui mené avec les médecins de PMI avec les enfants de 4 ans dans la détection et les premières évaluations médicales. Quand ce travail est réalisé, c’est un temps fort qui permet de croiser les regards : le regard de la famille, des parents avec leur vécu, leur ressenti, leurs questionnements; le regard de l’enseignant avec le parcours de l’enfant qu’il accueille et ce regard médical qui est posé sur la situation de l’enfant. Cela permet souvent de pouvoir dédramatiser des orientations médicales que la famille peut percevoir d’une façon assez angoissée. Ces temps, il faut les « sacraliser » quelque part et se donner les moyens de pouvoir les développer encore davantage dans le parcours de vie d’un enfant.
L’alternative aux placements
- Il est important que ce schéma réaffirme notre volonté de favoriser les alternatives aux placements en établissements.
- Dans notre département, aujourd’hui nous avons 60 % des enfants qui sont suivis sont placés. Le placement d’un enfant au sein d’une institution – quelque soit le dévouement des professionnels qui l’accueillent – reste un temps dramatique et un temps qui marque dans son parcours de vie.
- Il faut pouvoir imaginer – c’est l’objet de ce rapport et du travail que vous avez fait les uns les autres, un autre projet pour l’enfant et trouver des alternatives au placement de l’enfant. Des territoires sont d’ores et déjà mobilisés pour imaginer dans une logique de prévention (Axe 1) des propositions de solutions alternatives pour éviter à l’enfant d’être séparé de sa famille et de travailler davantage et autrement avec les parents en mobilisant autrement leurs capacités et leurs possibilités de faire bouger les lignes et de maintenir l’enfant au sein de sa famille.
- La mise en place de solutions nouvelles nécessite une anticipation et un temps d’adaptation de nos structures. De même, pour toute solution citoyenne nouvelle, il faut pouvoir bouger les lignes de nos structures, de nos façons de faire et de nos représentations pour pouvoir proposer un accompagnement différent et plus individualisé aux jeunes qui vivent des situations complexes et difficiles.
- Je me félicite de la mise en place d’un audit relatif au placement familial. Nous attendons beaucoup de cette étude qui nous permettra, je l’espère, de trouver des réponses à ce déficit d’assistants familiaux. Comme pour le recrutement des médecins de PMI, nous avons également un déficit de recrutement au niveau des assistants familiaux.
Merci pour ce travail qui nous bouscule tous les uns et les autres et qui nous oblige à être attentif sur nos territoires, dans nos cantons, aux situations que certains enfants vivent et aux solutions que le Département met en oeuvre avec beaucoup d’engagement au niveau de chacun des territoires.