Octobre 2017
PAROLE D’ELUS
Avec Agnès MARCHAND, vice-présidente déléguée à l’enfance, la famille, la santé et le développement social
« Lutter contre les violences sexistes, c'est combattre un archaïsme social qui entrave la liberté, l'intégrité, la sécurité des femmes. » Cette phrase qui présente une des actions des centres d’information sur les droits des femmes et des familles dont le Conseil Départemental est partenaire, résonne de manière particulière ces dernières semaines. Agnès MARCHAND, vice-présidente déléguée à l’enfance, la famille, la santé et le développement social, nous livre sa réflexion sur le sujet.
En tant que femme, j’estime que rien, absolument rien, ne justifie qu'une femme subisse des violences, physiques ou psychologiques, que ce soit au sein de sa famille, au travail, ou dans sa vie quotidienne.
Chaque année, en France métropolitaine, près de 220 000 femmes adultes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire. Et on ne parle pas là des violences faites aux filles, ni aux femmes en dehors de leur cellule familiale.
Dans mes responsabilités de vice-présidente déléguée à la protection de l’enfance, si je pense à l’intégrité morale et physique des femmes, je ne peux ignorer les conséquences sur les enfants qui sont confrontés à ces situations (il serait près de 15 000 « enfants témoins » en France). Les violences intrafamiliales rejaillissent inévitablement sur les enfants, c’est pourquoi nous devons nous saisir de ces maltraitances de manière globale, en lien avec les services liés à l’enfance, et ce, le plus tôt possible. Même si l’enfant n’est pas maltraité physiquement, il l’est psychologiquement et il est en danger.
Une prise de conscience collective est nécessaire pour faire bouger les lignes et libérer la parole. Nous ne pouvons qu’encourager la mise en place de lois sur les violences sexistes et sexuelles et le harcèlement de rue comme la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, l’a annoncé pour 2018.
Mais il faut savoir que de longue date, le Conseil départemental s’est engagé dans différentes actions qui vont dans ce sens, actions qu’il porte seul ou avec d’autres.
Je citerai en premier lieu le rôle important que jouent les services départementaux de la protection maternelle et infantile (PMI) et du service social départemental dans la détection et la prévention des violences intrafamiliales et de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) lorsque malheureusement la situation de danger nécessite un éloignement des enfants.
Il ne faut pas oublier que tous les milieux sociaux sont confrontés à la violence conjugale. Les femmes enceintes et les jeunes mères ne sont pas épargnées. Près d’une femme sur deux accueillie en centre parental a été victime de violence.
Sur ces situations éminemment sensibles, nous travaillons de manière concertée entre services sociaux, associations d’aide aux victimes, services de police et de justice. L’objectif est d’individualiser l’accompagnement et d’éviter autant que faire se peut les ruptures dans les systèmes d’accompagnement.
C’est le sens de l’engagement du département auprès des Centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et dans le dispositif « Intervenant social en gendarmerie » qui permet d’apporter une réponse adaptée à toute personne en détresse sociale dont un nombre important de victimes de violences conjugales.
C’est aussi le partenariat à la mission de collaboration entre l’association Accueil et Réinsertion sociale (ARS), le CPN, ou encore « Téléphone grand danger » destiné aux femmes dont le conjoint fait l’objet d’une mesure d’éloignement.
Enfin, je pense qu’il faut insister sur la nécessité d’une politique de prévention, en faveur de l’égalité femme / homme et de la lutte contre les discriminations, dès le plus jeune âge. C’est le sens de l’action de sensibilisation impulsée par le Conseil départemental, « Cet autre que moi » menée dans plus de 50 collèges du Département sur les questions liées à la puberté, à la sexualité et au respect mutuel.
Néanmoins, il reste beaucoup à faire et je reste attentive à accompagner toutes les actions qui contribueront à combattre les violences sexistes et protéger l’intégrité des femmes.
[Rencontres de territoire] Au CIDFF d’Homécourt, lieu d’accueil parents-enfants financé par le CD54 pic.twitter.com/GGIqpF4aJw
— Département 54 (@Departement54) 10 octobre 2017
En pratique
Droits des femmes et des familles
Dans notre département, 3 centres d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) existent à Longwy, à Lunéville et à Nancy pour vous renseigner et vous accompagner, notamment sur
- l’accès au droit
- la lutte contre les violences
- l’emploi
- la vie familiale et le soutien à la parentalité
Chaque centre dispose d’antennes et propose des permanences sur les territoires et notamment dans certaines Maisons départementales des Solidarités.
En savoir +
Enfant en danger
La Cellule pour la protection de l'enfance en Meurthe-et-Moselle (CEMMA), service du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, a pour mission de recueillir les appels, de traiter les situations, et de prendre en compte la situation de l'enfant.
Deux numéros :
- 0 810 27 69 12 (du lundi au vendredi de 8h30 à 17h30)
- Numéro vert 119 (les week-ends et jours fériés)
Il permet de signaler toute situation laissant craindre qu'un enfant se trouve en danger et nécessite de l'aide.
En savoir +
Dispositif "Téléphone Grand Danger"
Ce dispositif a été mis en place dans le cadre de la loi n° 2010-769 du 9 juillet 2010 relative aux violences faites aux femmes, notamment au sein du couple. La décohabitation doit être effective à la suite d’une mesure d’éloignement et d’interdiction d’entrer en contact avec la victime prononcée contre l’auteur des faits de violence.
Lors de la commission permanente de septembre 2015, le Département a décidé de participer, à hauteur de 6 500 €, au fonds de concours pour financer le coût des abonnements téléphoniques et l’achat de 6 appareils d'alerte.