Question de Séverin Lamotte sur la résilience face au réchauffement climatique

Session de septembre 2023

Question d’actualité au Préfet de Meurthe-et-Moselle

Madame le Préfet,

En juillet dernier, la Préfecture de Meurthe-et-Moselle décidait de placer notre Département en « alerte sécheresse renforcée » et en « vigilance orange canicule ». Avec des températures allant jusqu’à frôler les 40 degrés, l’été fut chaud, trop chaud. En mars dernier, le GIEC alertait de la nécessité d’enfin agir au cours de cette décennie pour un futur vivable. La question des liens avec le réchauffement climatique ne se pose plus. Selon Météo-France, les canicules estivales auraient été « hautement improbables et nettement moins intenses sans l’effet du changement climatique ». D’après l’INSEE, le Grand Est serait d’ailleurs « une des régions qui se réchaufferait le plus d’ici 2050 ».

Année après année, palier après palier, nous traversons des situations de plus en plus critiques, notamment pour les publics fragiles tels que les personnes âgées ou les sans-abris, et dans certains secteurs comme l’agriculture ou le BTP. Les dispositifs de secours instaurés, à l’instar de la limitation des usages de l’eau, ne sont que des traitements curatifs, simple pansement sur une jambe de bois, quand la prévention et l’adaptation seraient de mise.

Revenons sur les populations. Santé publique France publiait en juin dernier un rapport estimant l’impact de la chaleur sur la mortalité, sur les étés de 2014 à 2022. Le résultat est impressionnant : près de 33 000 décès sont liés à la chaleur sur cette période, dont 23 000 personnes âgées de 75 ans et plus. Rien qu’en 2022, cela représente plus de 10 000 décès « en excès ».

Outre ce problème de santé publique, c’est toute notre société qui est gravement malade : il faudrait revoir l’organisation de nos villes, de nos habitats et de nos transports, repenser la gestion de nos forêts et de notre eau, renouveler notre énergie et notre alimentation, voire remettre en cause notre système global, bref revisiter nos communs, et j’en passe. Notre maison brûle et pourtant nous regardons toujours ailleurs.

Madame le Préfet, comment l’État compte-t-il agir concrètement pour nous protéger des conséquences du réchauffement climatique ?

Je vous remercie.

Séverin LAMOTTE

Conseiller départemental du canton Val de Lorraine Sud