Valérie Beausert-Leick : portrait

Afin de mieux vous faire connaître vos conseillers départementaux, nous vous proposons une série de portraits des élus du groupe socialiste, écologiste et républicain.
Rencontre aujourd’hui avec Valérie Beausert-Leick, conseillère départementale du canton de Laxou et 1ère vice-présidente déléguée à la solidarité avec les territoires et aux stratégies d’aménagement.
Valérie, vous êtes depuis les élections de mars 2015 première vice-présidente du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, que cela signifie-t-il pour vous ?

Avant tout une responsabilité, celle de faire vivre le projet départemental que nos concitoyens ont plébiscité par leur vote en mars 2015 et que notre assemblée a validé en juillet 2015.

C’est aussi une marque de confiance très forte de la part du président Mathieu Klein alors qu’il s’agit de mon premier mandat politique.

C’est enfin un véritable challenge pour moi : la découverte de nouvelles réalités, mais j’ai la chance de travailler avec des personnes très engagées et très compétentes.

Il s’agit de votre premier mandat de conseillère départementale, comment concevez-vous ce nouveau rôle ?

Je conçois mon rôle d’élue en toute simplicité et en proximité : observer, être à l’écoute mais aussi construire avec les citoyens le département et les territoires de demain, élaborer de nouvelles politiques…  C’est avec beaucoup d’enthousiasme que j’aborde cette nouvelle mission au service de tous les Meurthe-et-Mosellans.

Qu’est-ce qui vous anime en tant qu’élue ?

Là encore c’est le terme de responsabilité qui me vient à l’esprit, celui d’un engagement et d’une très grande disponibilité. Je suis au service de ce pour quoi j’ai été élue et j’entends faire vivre où que j’aille, mes valeurs. Il me semble important de pouvoir promouvoir des principes de respect et de solidarité, défendre une société plus juste et plus équitable, faire prendre conscience des enjeux de développement durable… Lors de la campagne électorale, de nombreux concitoyens m’ont exprimé leur fierté d’entendre ainsi ces valeurs socialistes réaffirmées.

Enfin, devenir conseillère départementale et première vice-présidente me permet de peser autrement et davantage sur les choix de demain : il n’est pas question de pouvoir ici, mais bien de responsabilité au sein d’une démocratie.

A l’issue du scrutin des départementales 2015 marqué par une faible participation et une certaine aversion de la politique, le président Mathieu Klein a parlé de déflagration démocratique, en tant que femme engagée que pensez-vous de cette situation ?

C’est pour moi très préoccupant mais ce n’est pas nouveau malheureusement. Nous ne parvenons plus à mobiliser pour et sur la « chose publique » : la droite avec Sarkozy et l’extrême droite ont lentement mais sûrement banalisé le rejet de l’autre, le repli sur soi avec une survalorisation de l’individu. Résultat ? Il n’y a plus assez de questionnement sur les fractures sociales, plus assez d’analyses du discours politique. Nous sommes dans une société qui pense communiquer mais qui n’informe plus, ne questionne plus suffisamment et ne développe pas assez une posture d’analyse critique des faits de société. Nous sommes « pour ou contre », c’est « noir ou blanc » et il n’y a pas assez de prise de distance et de prise en compte de la complexité sociale : cela laisse la porte ouverte à tous les discours et les postures sectaires, les pensées « uniques » et manichéennes.

J’ai toujours milité pour que, dès le plus jeune âge, nous développions des espaces de débat, des « cafés philosophiques ». Je suis favorable à une réforme en profondeur de l’éducation des jeunes générations avec davantage d’interactions, de co-construction des savoirs où les élèves seraient enfin devenus acteurs de leurs apprentissages.

Nous ne pouvons plus continuer ainsi dans une école qui produit de l’exclusion et aggrave les inégalités sociales car il y a un véritable enjeu de démocratie.

Autre enjeu pour notre démocratie : lutter contre les ruptures sociales qui touchent les jeunes et les plus âgés, les générations post – immigration. Nous parlons souvent d’améliorer le « vivre ensemble » mais qu’est ce que cela signifie si nous ne sommes pas en capacité de faire en sorte que chacun trouve sa place dans notre société ? … et cela passe par l’insertion professionnelle, par le travail. Cela passe aussi par la confiance que nous devons accorder aux jeunes, quelle que soit leur origine sociale et culturelle.

Il ne s’agit donc pas de mobiliser nos concitoyens le temps d’une campagne électorale mais il faut nous mobiliser au quotidien et redonner du sens aux discours et action politiques.

DSC_0028Quel bilan faites-vous de ces premiers mois de mandat, notamment dans votre vice-présidence à la solidarité avec les territoires et aux stratégies d’aménagement ?

C’est un changement de vie car, en tant qu’élue, j’ai à gérer aussi une image « publique » ce qui est totalement nouveau et quelquefois déstabilisant pour moi.

Je mesure l’engagement important et nécessaire à la réussite de notre projet politique ce qui impose une rigueur et beaucoup de travail. Mais nous sommes une équipe et c’est un élément très important.

Le dossier dont j’ai la charge suppose une mission complexe. Celle-ci s’inscrit à la fois dans la continuité des pratiques du passé mais elle doit aussi apporter une évolution très nette pour s’adapter à la fois aux nouveaux enjeux des territoires et à la rigueur budgétaire. Elle doit être rassurante tout en étant innovante… Cependant, la construction des Contrats Territoires Solidaires est un exercice passionnant : je travaille avec des personnes très différentes et compétentes. C’est aussi l’apprentissage du compromis et de la négociation, ce qui ne va pas de soi : il faut articuler une forte volonté et une exigence d’évolution des pratiques à un dialogue d’ouverture vis-à-vis de nos partenaires tout en maintenant le cap… bref, un vaste programme et un véritable challenge ! …

La loi NOTRe portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République a été adoptée cet été, êtes-vous confiante quant à sa réussite et la nouvelle clé de répartition des compétences entre les collectivités ?

Ce sont les acteurs locaux, les élus, qui feront que cette nouvelle étape de la décentralisation sera réussie ou non : il faudra une évolution des pratiques politiques basée davantage sur la négociation et la recherche de compromis car cette loi nous oblige à travailler davantage en coopération et en partenariat. C’est une bonne chose, comme il est une bonne chose de viser à davantage de mutualisation au sein des territoires et entre les communes.

La loi NOTRe garantit le département comme un espace d’articulation entre les territoires et les espaces régionaux. C’est un passage obligé mais qui peut aussi se vivre de façon transitoire, il y aura certainement à terme une autre phase de redécoupage géographique des espaces décisionnels. Pour l’instant, réussissons cette étape… je suis assez confiante.

 Qui êtes-vous en dehors de la vie politique ?

J’apprécie de pouvoir prendre le temps de me poser en famille, avec un livre, en marchant … et de retrouver un peu de calme tout simplement : ces petits plaisirs du quotidien sont très importants pour moi et permettent de se ressourcer. C’est important aussi pour moi de préserver ces moments privés.

Quelques questions selon le questionnaire de Proust
  •  Votre film préféré ? Je n’ai pas de préférence pour un film en particulier, mais plusieurs coups de cœur : j’apprécie beaucoup les films de Ken Loach, ceux de Zhang Yimou, de Clint Eastwood et puis Robert Guédiguian qui sait si bien exprimer les tourments, les révoltes et les sentiments… Enfin, un clin d’œil au travail de Mélanie Laurent.
  • Un personnage célèbre ? Louise Michel et toutes ces femmes qui se sont battues pour faire reconnaître leurs droits et qui ont lutté pour une société plus juste… Ce sont souvent les « oubliées » de l’Histoire.
  • Un lieu ? Un banc au-dessus du Rouge Gazon, dans les Vosges, avec une belle vue sur le Lac des Perches.
  • Un mot ? « Envie », parce qu’il peut se décliner en un ou deux mots…
  • Votre dernière révolte ? La violence et la pauvreté me révoltent toujours autant.
  • Votre devise ? On ne fait rien tout seul, les succès sont toujours collectifs.
Pour finir, les 3 adjectifs qui vous définissent le mieux :

Je confierai la définition à mon conjoint :

    • Vive
    • Juste
    • Pugnace