Chaque trimestre, les 46 conseillers départementaux de Meurthe-et-Moselle se réunissent en session publique, sous la présidence de Mme la Présidente du Conseil départemental. Ces sessions, un peu comme les conseils municipaux pour les communes, sont l’occasion pour les élus de débattre et de prendre des décisions importantes pour l’avenir de notre territoire. C’est un moment fort de démocratie locale où se dessinent les grandes orientations pour les mois à venir, au service des Meurthe-et-Mosellans.

DÉVELOPPEMENT / TRANSFRONTALIER

Plaidoyer pour une solidarité juste avec le Luxembourg

Depuis trente ans, le Luxembourg est devenu une véritable métropole transfrontalière. Son économie, parmi les plus dynamiques au monde, repose de plus en plus sur les travailleurs frontaliers. Ils représentent désormais la moitié des emplois occupés dans le Grand-Duché.

Cette situation crée de fortes tensions côté français : hausse des prix du logement, embouteillages quotidiens, difficultés de recrutement dans les services publics, fractures sociales entre frontaliers et non-frontaliers, communes qui deviennent des « villes dortoirs » sans avoir les moyens de financer les équipements nécessaires. Dans certaines intercommunalités du nord du département, les taux de chômage restent supérieurs à la moyenne régionale, tandis que les inégalités explosent.

Face à ces déséquilibres, la majorité départementale a adopté un plaidoyer clair : il est temps d’ouvrir une nouvelle étape de la coopération franco-luxembourgeoise. Le Département demande à l’État français :

  • la désignation d’un délégué interministériel aux questions transfrontalières, avec un vrai pouvoir de négociation face au Luxembourg ;

  • une place pleine et entière des collectivités, dont le Département, dans les instances qui dessinent l’avenir du territoire frontalier ;

  • l’ouverture de discussions pour instaurer un mécanisme de compensation financière inspiré du modèle franco-genevois, où une partie de la richesse produite par les frontaliers revient concrètement aux territoires où ils vivent.

L’enjeu est simple et profondément politique : faire en sorte que le développement luxembourgeois ne se traduise plus par des fractures toujours plus fortes de ce côté-ci de la frontière, mais par un développement partagé, équilibré et durable, au service des habitantes et habitants de Meurthe-et-Moselle.

SOLIDARITÉS

Reconnaître le rôle des aidants familiaux et mieux les soutenir

Près de 9,3 millions de personnes en France accompagnent au quotidien un proche âgé, malade ou en situation de handicap. Elles consacrent du temps, de l’énergie, souvent au détriment de leur propre santé et de leur vie professionnelle. La Meurthe-et-Moselle n’échappe pas à cette réalité : plus de 6 000 bénéficiaires de l’APA à domicile et près de la moitié des 3 500 bénéficiaires de la PCH à domicile déclarent un aidant familial.

La mission d’information et d’évaluation sur les aidants familiaux, conduite par une commission pluraliste d’élus, a rendu ses conclusions : 17 recommandations pour mieux reconnaître, informer, accompagner et soulager les aidants. Le rapport souligne et renforce des actions déjà engagées par le Département : groupes de parole, plateformes de répit cofinancées avec l’ARS, actions de prévention, Village Répit Familles de Flavigny-sur-Moselle, déploiement de « Ma Boussole Aidants », campagnes d’information et actions spécifiques en direction des jeunes aidants.

La majorité départementale s’engage à suivre politiquement ces recommandations. Là encore, l’objectif est clair : faire de l’aidance une priorité, non seulement dans les discours, mais dans les moyens et dans la durée

MOTION

Pour la reconnaissance et le soutien aux aidant·e·s

En complément du rapport de la mission « aidants », les élus du Conseil départemental ont porté une liste de 10 propositions pour la reconnaissance du rôle des aidant·e·s à l’échelle nationale et pour demander à l’État une vraie politique nationale : statut reconnu, droits au travail renforcés, soutien financier, droit au répit, accompagnement psychologique…

COLLÈGES

Des établissements plus verts, plus confortables, pour 33 000 collégiens

Avec la Politique « Collèges Nouvelle Génération », le Département poursuit un chantier de fond : moderniser les bâtiments, améliorer le confort des élèves et des personnels, tout en engageant une véritable transformation écologique. Depuis 2013, près de 155 M€ ont été investis dans les reconstructions et restructurations lourdes, et 208 M€ en comptant la maintenance, les équipements et les cités scolaires. 23 opérations majeures ont déjà été livrées, et 21 autres sont en cours.

Les premiers résultats énergétiques sont là : sur un périmètre de 19 collèges, les consommations de chauffage ont baissé de 43 %, les émissions de gaz à effet de serre de 45 %. Ces progrès s’accompagnent d’innovations très concrètes : matériaux biosourcés, panneaux photovoltaïques, raccordement à des réseaux de chaleur, désimperméabilisation des cours, création d’îlots de fraîcheur.

Avec la nouvelle programmation « Climat – Collèges 54 », le Département va plus loin : 19,5 M€ seront investis entre 2026 et 2030 pour intervenir rapidement dans les collèges qui ne sont pas encore concernés par la programmation lourde. Objectif : améliorer le confort d’été, l’efficacité énergétique et le bien-être quotidien grâce à des chantiers ciblés (brise-soleil, isolation des toitures, rénovation des sanitaires, végétalisation des cours, espaces de vie scolaire repensés…).

Derrière ces investissements, il y a une vision : agir à la fois sur le climat environnemental et sur le climat scolaire, pour faire des collèges des lieux accueillants, sobres en énergie et favorables à la réussite de tous les jeunes.

HANDICAP

Une MDPH renforcée pour raccourcir les délais et mieux accompagner

Depuis le déploiement d’un nouveau système d’information national fin 2023, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a connu un allongement des délais de traitement des demandes. Pour éviter que les personnes concernées ne subissent ces dysfonctionnements, le Département choisit de renforcer fortement la MDPH.

Une convention avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) apporte 522 709 € pour recruter :

  • 0,5 équivalent temps plein de médecin,

  • 6 évaluateurs supplémentaires,

  • 3,5 équivalents temps plein d’agents administratifs.

Une seconde convention finance un poste de référent « système d’information » partagé avec d’autres départements du Grand Est, afin de sécuriser et de mieux maîtriser l’outil informatique utilisé par les MDPH. Enfin, la convention-cadre qui unit la MDPH et le Département est renouvelée jusqu’en 2028 : elle confirme que la MDPH peut s’appuyer sur les services départementaux (RH, logistique, finances), pour concentrer ses moyens sur l’accueil et l’accompagnement du public.

Ce triptyque – renfort humain, sécurisation de l’outil, soutien structurel – vise un objectif simple : réduire les délais de réponse, rendre les parcours plus lisibles et garantir que chaque personne handicapée puisse faire valoir ses droits dans des délais dignes.

Le reste en bref

Un budget ajusté sans renoncer aux priorités sociales

La décision modificative n°2 du budget 2025 ajuste les dépenses et recettes de fonctionnement et d’investissement : +5,5 M€ en fonctionnement (notamment pour l’autonomie et le RSA), -2,9 M€ en investissement, et une baisse de 10,1 M€ du recours à l’emprunt. Ces mouvements permettent de tenir compte des réalités économiques tout en maintenant les grandes priorités du Département.

Un Règlement départemental d’aide sociale modernisé

Le Règlement départemental d’aide sociale (RDAS) est entièrement actualisé à compter du 1er janvier 2026. Il intègre le Revenu d’émancipation des jeunes, met à jour les règles liées au RSA après la loi « plein emploi », précise l’aide sociale à l’hébergement (dont l’obligation alimentaire) et les conditions d’agrément des crèches et structures petite enfance. Un outil plus clair pour les usagers comme pour les professionnels.

RSA : une coopération renforcée avec la CAF

Une nouvelle convention est conclue avec la CAF pour la gestion du RSA. Elle clarifie les missions de chacun, intègre les évolutions réglementaires (dont le « droit à la source ») et améliore la coordination des systèmes d’information. Le Département reste chef de file de l’insertion, tout en s’appuyant sur un partenariat technique solide pour sécuriser les droits des allocataires.

Un nouveau poste d’intervenant social en gendarmerie à Lunéville

Face à la hausse des signalements, notamment en matière de violences intrafamiliales, un troisième poste d’intervenant social en gendarmerie est créé à Lunéville, porté par le CDIFF. Cofinancé par l’État, le Département et les partenaires locaux, ce poste permettra un accompagnement social plus rapide et plus humain des victimes et des familles.

Fonds Solidarité Communes : 321 communes accompagnées

Le Fonds Solidarité Communes, l’un des leviers d’« Appui aux Territoires 54 », est actualisé pour la période 2026-2028. Sur la base d’indicateurs de richesse, d’effort fiscal et de précarité, 321 communes meurthe-et-mosellanes bénéficieront d’un soutien en investissement pour leurs projets de proximité. Une façon concrète de réduire les inégalités territoriales.

Le CAUE sécurisé pour continuer à accompagner les communes

Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) voit son partenariat avec le Département renouvelé pour 2026-2028, avec une ressource garantie de 1,1 M€ par an. Dans un contexte de chute de la taxe d’aménagement, cette sécurisation lui permet de continuer à conseiller gratuitement communes, intercommunalités et habitants sur leurs projets d’aménagement, de construction ou de paysage.

Le saviez-vous?

En 2025, environ 30 000 habitantes et habitants de Meurthe-et-Moselle traversent la frontière chaque jour pour travailler au Luxembourg, avec un temps moyen de trajet quotidien estimé à 2 h 30. Un effort colossal qui renforce la détermination du Département à obtenir une coopération transfrontalière plus juste et plus solidaire.