Question d’actualité | Question d’Audrey BARDOT NORMAND sur la lutte contre la radicalisation

Session du 23 novembre 2020 | Questions d’actualité

Lutte contre la radicalisation

Question d’Audrey BARDOT NORMAND

1ère vice-présidente, conseillère départementale du canton de Neuves-Maisons

Madame la Présidente,

La période que nous vivons est une période extrêmement difficile à bien des égards.

Les dernières attaques terroristes qui ont coûté la vie à Samuel Paty, enseignant d’histoire-géographie, le 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine ainsi qu’à 3 paroissiens le 29 octobre à Nice ont endeuillé notre pays et ravivent des plaies encore ouvertes, à l’heure du procès des attentats de janvier 2015.

Depuis le début de notre mandat dans cette assemblée, force est de constater que le terrorisme islamiste n’a pas déserté la France, ni l’Europe. (Le 2 novembre, c’est à Vienne en Autriche qu’un attentat faisait 4 morts.) En 5 ans, le terrorisme islamiste aura fait dans notre pays 263 morts, dont près de la moitié lors des terribles attentats du 13 novembre 2015. A travers, leurs actes ignobles, les terroristes s’attaquent aux valeurs qui fondent notre République : « une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

La radicalisation représente une menace durable sur notre pays en termes de sécurité et de cohésion sociale. Elle met au défi notre société tant dans les messages de division qu’elle profère puis inspire que dans le climat anxiogène qu’elle diffuse.

En Meurthe-et-Moselle, il est vrai que la menace est peut-être moins prégnante que dans d’autres territoires, mais la prévention de la radicalisation est de rigueur et les services préfectoraux, dans leur rôle de protection des populations, en assurent la coordination. Je représentais d’ailleurs le département à la dernière cellule préfectorale en charge de la lutte contre l’islamisme et le repli communautaire.

La radicalisation est un phénomène multifactoriel complexe, que les spécialistes lient à une association de facteurs parmi lesquels la vulnérabilité, le manque de repères culturels, l’isolement communautaire ou encore la marginalisation. Internet est par ailleurs clairement identifié comme un incubateur de la pensée extrême.

Madame la Présidente, nous nous souvenons tous de la session extraordinaire du 11 janvier 2016 où nous avions adopté ce rapport « Contribuer à bâtir une République plus unie et plus exigeante », et qui constituait un cadre pour transposer en actions notre engagement et notre défense du vivre ensemble.

Si les réponses qu’une collectivité comme la nôtre peut apporter peuvent parfois sembler dérisoires face à la violence extrême des organisations terroristes, notre rôle aux côtés des acteurs de l’éducation avec un grand E et de la jeunesse est essentiel. Je pense aux milieux scolaires, aux associations, aux clubs sportifs, mais aussi à toute notre action en faveur de la jeunesse en difficulté à travers l’action de la prévention spécialisée dans les quartiers prioritaires ou au sein des foyers et unités d’accueil.

Madame la Présidente, cette problématique étant au cœur des préoccupations de nos concitoyens, je souhaiterais qu’un point de situation puisse être établi à notre assemblée sur ce sujet, précisant comment le conseil départemental entend poursuivre son action de prévention de la radicalisation et de défense des valeurs républicaines.

Je vous remercie.

Réponse de la présidente, Valérie BEAUSERT-LEICK